The Maiden from the Sea – Futari Shizuka

Opera / Mise en scène / scénographie / vidéo

Première création scénique mondiale @ TIMF (Tongyeong International Music Festival) Tongyeong Corée du Sud – 29-3 to 31-9-2019

Quand l’opéra rencontre le Noh

Opéra:Toshio Hosokawa – Libretto: Oriza Hirata
Chef d’Orchestre: Shiyeon Sung
Mise-en-scène – scéenographie & vidéo: Thomas Israel
Avec:Ryoko Aoki (Chanteuse & Danceuse Nô) Sarah Wegener (Soprano)
Software & video générative: François Zajéga           Costume:Mrs Cho
lumière: Jeonghun Lee.       Assistante Artistique:Kika Nicolela
Technique vidéo:Antoine Goldschmidt     vidéo complémentaire: Abe Abraham
A l’écran: Djair Guilherme, Pedro Guilherme, Dudu Tsuda

video extract

“Le temps du No est le temps de la séparation impossible, cette séparation que franchis la puissance de la mémoire. Force de mémoire qui est force d’amour, un amour capable de créer l’espace d’une rencontre dans cet étrange entre-deux”

Monique Borie “Le fantôme ou le Théâtre qui doute”, Acte Sud, 1997.

Mot du metteur en scène

Une femme migrante perdue sur une plage rencontre une autre femme perdue dans la neige depuis 9 siècles. Ils partagent un destin tragique, causé par les guerres des hommes, mais leur rencontre pourrait changer leur chemin. C’est la prémisse inhabituelle de cette pièce cathartique et trans-historique, mêlant les codes du théâtre Nô et de l’opéra lyrique contemporain.

L’histoire de Lady Shizuka a plus de 900 ans, mais elle continue de nous émouvoir par ses éléments dramatiques intemporels : amour absolu au-delà de la mort, abandon, bravoure, querelles fratricides, douleur inassouvie et quête de libération. Cette femme forte mais abandonnée, qui défie l’autorité de l’amour, questionne aussi le statut de la femme.

Chaque époque adapte l’histoire de Lady Shizuka à la lumière de ses préoccupations. Le sort des migrants est au cœur de notre civilisation. Elle façonnera notre humanité et posera des questions dont les réponses forgeront les sociétés de demain. Il est donc important que cette question se confonde ici avec le drame de Lady Shizuka – malgré les siècles qui les séparent, les tragédies de ces deux femmes exposent la fragilité de toute civilisation humaine.

L’espace de cet opéra, comme d’habitude au théâtre Nô, est à la limite, dans cet espace “intermédiaire” où les humains peuvent communiquer avec les fantômes. Nous l’avons traité tel qu’il était le troisième personnage de cet opéra, comme un espace interactif qui évolue en symbiose avec la musique de Toshio Hosokawa.