Meta Crane

2010 / Immersif / Sculpture / Interactif / Poésie

Sculpture video interactive —Ordinateur, caméra infrarouge, projecteur vidéo, miroir hémisphérique, système sonore surround 5.1, acier, résine

Tentative de reconstitution du fonctionnement de l’inconscient, par association libre, à partir de tout le travail vidéographique de Thomas Israël. 

Sculpture vidéo interactive autour du fonctionnement de l’inconscient

Méta-crâne est une sculpture interactive immersive de 3m de diamètre, 4m de long et 3,5m de haut. Méta-crâne est une reconstruction technique d’un processus symbolique que nous connaissons tous: la libre association. Méta-crâne simule un schéma d’activité cérébral avec son pourcentage de données neuves induites par le visiteur, anciennes et archaïques provenant du montage interactif de 1000 vidéos, 100 musiques et 80 textes parlés provenant de mon travail vidéographique des 5 dernières années. Ce montage sans cesse renouvelé est offert au spect-acteur dans un environnement immersif, c’est à dire à l’intérieur du crâne.

Objectif: transposer des processus de dévoilement de l’inconscient et de création de sens nouveau au sein d’un objet interactif.

DEHORS

Mon intérêt pour l’inconscient et la formation de sens à partir de contenus non narratifs vient du processus psychanalytique, où l’on va piocher la vérité là où elle jaillit, malgré soi. Pour Méta-crâne je voulais que des truchements d’images chargées créent des vérités. Que cherche-t-on dans une œuvre d’art? Trouver un peu de lumière au fond du bois. Dans Méta-crâne, on se perd dans le labyrinthe de ma pensée, mais le rêve amène à une catharsis, à une forme d’éclaircissement. En se combinant, mes images créent des signifiants plus forts que la somme de leurs parties. L’envie, avec Méta-crâne, était de travailler sur le fonctionnement de l’inconscient et sur l’association libre pour faire une machine à rêves. Méta-crâne représente deux ans de recherche avec les ingénieurs de l’Institut de recherche Numediart de l’Université de Mons, dont l’excellent Xavier Siebert. Ces ingénieurs ont créé un programme pour analyser et classer toutes mes vidéos à travers des critères objectifs (colorimétrie, variation de couleurs, de vitesse, contraste,…). J’ai découpé tous mes films en milliers de « mini-clips » qui ont ainsi été classés suivant ces critères qui vont servir à recomposer un film où les vidéos s’enchaînent en fonction de ces critères formels, soit l’équivalent de cette fameuse association libre pour la machine. Par la suite, j’ai créé des algorithmes de montage vidéo « automatique », définissant les modes de montage, les types d’alternance et d’évolution, mais pas les films utilisés, afin de permettre à l’ordinateur de créer sans cesse un nouveau film, puisant dans la base de données classifiée. Ce film en constante réécriture est ensuite projeté à 360° sur la voûte concave du Méta-crâne. L’héritage surréaliste y est bien présent. Le résultat est un film sans fin, pour sortir de mon inconscient, et en même temps très proche de lui; le spectateur peut faire des liens entre ces différents films qu’il n’aurait peut-être pas faits dans son état d’éveil normal mais qui font sens dans un état de rêve. il rêve, s’évade, construit sa propre logique, libéré d’une narration imposéepar l’artiste qui ne lui propose plus que des associations; c’était aussi l’envie d’être moi-même surpris par un matériau que je connaissais pourtant par cœur — et de découvrir de nouveaux sens à cette folie. J’ai pris le contre-pied de ce qui se fait généralement en art interactif. Une caméra infrarouge observe l’intérieur du crâne. Si le public est trop excité, le programme ralentit le mélange vidéo pour que le public se calme et comprenne mieux le processus. Si, en revanche, les visiteurs sont calmes, le mix s’accélère, car ils sont alors en état de recevoir davantage d’images à la seconde. C’est une interactivité qui n’est ni ludique, ni directement visible ou centrale, mais qui se met au service de la réception de l’œuvre. Je trouve assez drôle de voir des visiteurs, déjà un peu habitués à l’art interactif, faire de grands gestes dans le crâne, dans l’espoir de déclencher des séquences en réaction alors que plus ils s’excitent, moins il se passe de choses. “ extrait de

- LA MéMOIRE DU CORPS - Entretien avec Philippe Franck in Memento Body - La lettre volée 2013 -

DEDANT

Construction du prototype

Équipe/Team

Conception & développement: Thomas Israël; Recherche et développement logiciel /Software development : Numédiart (direction : Thierry Dutoit), Projet Media-cycle (Xavier Siebert, Loïc Reboursiere) ; Coordination : Christian Frisson ; Consultance spacialisation sonore / Sound spatialisation advisor : Todor Todoroff ; Collaboration interactivité : Laura Colmenares Guerra , Julien Odeur ; Réalisation / Construction prototype et support projecteur : Thierry Sablon ; Couture / Seamstress : Odile Dubucq et Isabelle Airaud ; Construction dôme : Hubert Mortier-Procrétion. — Données techniques / Technical data Analyse et classification des médias / Media analysis and classification : Média-cycle plug-in for Méta-crâne développé par / developed by Numediart. Vidéo and sound interactivity, 5.1 custom sound spacialisation : Isadora core audio and video. IR motion tracking et analyse de comportement / Behaviour analysis pour une à quatre personnes / for one to four people : Isadora. Projection hémisphérique / Hemispherical mirror & HD projector using Paul Bourck technique & matrices. — Crédits / Credits Musiques / Atmospheres : Christian Callon (Rivière Noire), Margerida Guia (Percept), Gauthier Keyaerts (Le Ventre du monstre, À Ma d’Azil), Yves Mora (T comme…), Jan Pankowski (Sueur de pêche), Mathieu Therrien (Atomes), Jacques Urbanska (IS.TröM), The Residents (The Residents Inner dive at MoMA). — Voix / Voices Delphine Auby, Françoise Berlanger, Antonin de Bemels, Thomas Israël, Laurence Lichens, Conchita Paz, Bertrand Perignon, Psyché Piras, Paul-Emile Renkin, Céline Taubeneste. — Acteurs / Cast Sylvio-Manuel Arriola, Marion Arlaud, Sabine Bernaud, Anne- Marie Boisvert, Karin Clercq, Thomas Israël, Pascal Leclercq, France de Griessen, Zhou Mu Jie, Ariane Loze, Bertrand Perignon, Psyché Piras, Claudio Stellato, Christophe Tellez, Nora Tsibida, Nonglak Yingsuksantisuk. — Production In Progress asbl – Transcultures, collaboration avec / with Numediart – programme de recherche dans les technologies de l’art digital ; avec le soutien de la / supported by the Commission Arts numériques de la Communauté française de Belgique ; résidence au BRASS : Centre culturel de Forest.